Certaines respirations sont-elles plus importantes que d’autres ?

La séance de yoga ne peut pas se concevoir sans prise de conscience du rôle fondamental de la respiration. Valeur incontournable à intégrer pendant la pratique des asanas, en tant qu’étape du corps en mouvement guidé par le souffle. Ensuite, cette même respiration est envisagée comme une introduction à la méditation lors de « l’immobilité dans l’assise ».

La respiration est une fonction physiologique autonome, mais c’est la seule sur laquelle nous pouvons agir en toute conscience et la modifier à volonté. Notre système respiratoire possède un fonctionnement mixte qui gère la respiration dite inconsciente et la respiration dite volontaire.

Le Yoga s’intéresse à ces deux aspects situés dans deux zones distinctes du cerveau.
illustration des zones du cerveau mobilisés pour la respiration
La prise de conscience de la Respiration, plus précisément, la Ventilation et le Pranayama représentent deux étapes complémentaires.
Ainsi, la simple prise de conscience du souffle apporte un apaisement mental immédiat. Une pratique régulière des techniques associées agit sur les couches profondes de l’être tout comme une thérapie. En effet, le souffle harmonise l’esprit, le corps et l’âme, pareil à un instrument de musique, il vibre à l’unisson des émotions. 
Le Pranayama quant à lui dépasse largement le cadre du bien-être physique et psychologique. Sa pratique est exigeante et demande un engagement quotidien qui peut s’inscrire dans le cadre d’une Sadhana ; elle désigne une pratique personnelle assidue, régulière, à heure fixe. Le mot se traduit par « le moyen d’accomplir quelque chose ». Elle participe au processus d’éveil.
Il existe un grand nombre de respirations yogiques qui peuvent s’y insérer, mais avant de se lancer à la conquête de l’une d’entre elles, il convient de s’approprier les sensations épurées du souffle.
Oui, il existe des respirations essentielles
1. La respiration libre et consciente
2. La respiration complète
3. La respiration profonde
Respirer l’air, humer un parfum, inhaler une odeur,
provoque des émotions intenses.

Inspirer, expirer : tout un art de vivre….
Pour aspirer au mieux-être.
1. La respiration libre et consciente
Le simple fait de prendre conscience du va et vient du souffle entraîne un apaisement du mental. Sans chercher à modifier quoi que ce soit, cette écoute s’ajuste au rythme naturel de la respiration physique. Une vague qui monte et qui descend sans cesse… le mouvement éternel de la mer.
mer sur le sable
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Une respiration souple et discrète autant que puissante.
Cette « attention au souffle » est connu sous le nom Anapanasati dans la tradition bouddhisme theravada (branche ancienne qui s’est diffusée hors en dehors de l’Inde, vers le Sri Lanka). On peut la nommer « respiration naturelle » ou « libre ». Dans la physiologie respiratoire elle représente « le volume courant ». Mais cette simple respiration « neutre » fixe le point de départ de la plus part des méditations : yoga, bouddhisme, zen japonais, ou la pleine conscience.

Elle est incontournable.
Sur la trame de la vigilance,
je tisse le va-et-vient du souffle.
2. La respiration complète
Dans cette respiration yogique « Deerga Swasam », les trois étages de la respiration sont mobilisés par étage :
      • La région abdominale
      • La région thoracique
      • La région claviculaire
Afin d’aboutir au mouvement continu d’une vague qui monte, ce qui constitue le temps de l’inspir.
Puis, lorsque la vague descend, les trois étages sont mobilisés dans l’autre sens :
      • La région claviculaire
      • La région thoracique
      • La région abdominale
Ce qui constitue le temps de l’epxir.
première posture
seconde posture

A pratiquer avec calme, dans le respect des capacités, sans forcer ni viser le maximum d’amplitude. Sa pleine dimension s’acquiert par la pratique régulière dans l’écoute attentive et non athlétique.

La douceur et la lenteur vont permettre de maitriser l’entrée d’oxygène dans les poumons afin d’éviter la suroxygénation.

Privilégiez la recherche de la fluidité dans le mouvement respiratoire.

3. La respiration profonde
Lorsque le mouvement fluide et continue de la respiration complète est acquis, sur les deux temps de la ventilation :
      • Puruka (Inspiration)
      • Rechaka (Expiration)
Il convient d’associer au geste, le souffle au niveau de la gorge nommé Ujjâyî « le souffle victorieux » qui exprime la victoire de la conscience sur la matière, l’attention sur la dispersion. La respiration est légèrement sonore mais sans l’utilisation des cordes vocales.
C’est une respiration naturelle qui s’installe d’elle-même lors du sommeil profond – mais non un ronflement. Elle est sonore mais sans excès ; l’air est légèrement freiné au niveau du pharynx, ainsi l’inspir et l’expir ralentissent, le souffle devient long et profond ; Telle la vague qui se forme peu à peu et se soulève puis disparait, le son bruisse au rythme de notre océan intérieur.
belle avgue
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Le bruit des ondes maritimes monte et s’éloigne

La lenteur et l’écoute attentives constituent les éléments nécessaires pour obtenir les effets escomptés : une détente profonde et durable qui élimine la fatigue mentale. Tout en douceur, le pratiquant se rapproche de sa source de paix intérieure sans aucune injonction.