Mens sana in corpore sano
Le Hatha Yoga est la forme la plus répandue du yoga. Cette discipline assure une parfaite santé physique et mentale par :
la pratique de postures précises (Asanas)
la pratique des respirations (Pranayama)
la méditation (Dhyāna)
l’hygiène de vie et les purifications corporelles (Kriyas)
Le yoga est avant tout un art de vivre
Par des postures (Asanas)
Les asanas permettent d’extérioriser l’expression de soi, en dehors d’un quotidien qui enferme le corps dans un langage répétitif qui déclenche des douleurs. Ils s’inspirent de la nature. Leurs noms traduisent l’observation des animaux et des éléments de cette nature comme : la montagne, l’arbre, la demi-lune, ou le cobra, la tortue, le singe …
Chaque asana se prête à l’interprétation. Au-delà de la théorie, en marge du texte, la joie de la pratique offre l’allégresse d’un acte créateur. Un asana s’interprète au plus près de son ressenti et permet de trouver la vérité au fond de soi. Pour échapper aux conditionnements extérieurs, aux interdits, aux inhibitions, exprimer sa sensibilité, sa sensualité.
Dessin original d’Aurélia Vernhes
Exemples choisis…
Le chien tête en bas Adho mukha shvanasana
Cette posture s’inspire de l’attitude du chien qui s’étire. Placé à quatre pattes, le corps dessine comme un triangle dont le bassin serait le sommet.
Il n’est pas toujours possible d’installer le corps dans la position complète. En effet, deux groupes musculaires peuvent freiner – les ischios-jambiers et les gastrocnémiens. Il convient alors d’aménager la posture à l’aide de supports (briques ou couvertures).
Le respect de l’anatomie est la clé de la pratique. La souplesse dépend également du lâcher-prise mental conditionné par l’égo.
Cet asana nous invite à expérimenter le dépassement de l’ego dans la dimension symbolique du chien qui exprime les instincts.
Le corbeau Bakasana
Cette posture d’équilibre nécessite d’amener tout le poids du corps sur les avant-bras et les mains. Avant sa réalisation complète, il convient d’explorer d’autres postures (les deux Planches ou Kumbhakasana et Purvottasana ainsi que la Sauterelle ou Salabhasana), afin de renforcer les muscles – trapèzes, deltoïdes, triceps, abdominaux… et les articulations du poignet. Dans le respect des possibilités de chacun.
Cet asana nous invite à expérimenter la force, tel l’envol de l’oiseau qui s’élance à la conquête des grands espaces.
La pince Paschimottanasana
Cette flexion avant entraine un grand étirement de l’ensemble de la chaîne postérieure – de la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne.
Elle nécessite une bonne préparation de l’ensemble du corps par des asanas tels que le Bâton, Dandasana, la Charrue Halasana, la Guirlande Malasana et demande souvent d’introduire des supports (briques et couvertures) .
Cet asana nous invite à expérimenter l’abandon d’une volonté obstinée et aveugle au profit d’une détermination mesurée. Paschimottanasana permet la libre circulation des deux grandes énergies qui remontent le long de la colonne vertébrale, Ida et Pingala. Nous acceptons de lever les blocages qui entravent l’expression de notre part féminine et masculine.
Par des respirations conscientes (pranayama)
La respiration est la clé de voute d’une séance de Hatha Yoga. Au-delà de son utilité évidente, son écoute attentive nous offre un moyen unique d’entrer en contact avec notre intimité et de modifier durablement nos émotions perturbatrices tout en douceur.
Par le pranayama nous devenons le témoin bienveillant de nous-même.
Un exemple de respiration yogie…
Allongé confortablement sur le dos (Shavasana) fermer les yeux. Relâcher le visage, prendre conscience du mouvement du souffle au niveau des narines. L’air entre et sort… sans rien faire.
Puis compter votre temps d’inspire…1..2..3..4.. à votre vitesse ; et compter votre temps d’expire…1..2..3..4..5..
Petit à petit essayer d’allonger le temps d’expire jusqu’à obtenir le double du temps d’inspire mais sans forcer ; ne pas créer de tension en voulant bien faire. Prendre son temps sans juger.
Ecouter le mouvement du ventre en accord avec le souffle, parfaitement synchronisé. Ne rien forcer…. Juste écouter. Quoi de plus simple ? et pourtant toute une philosophie est à découvrir : lâcher prise, laisser faire, accepter ce qui vient.
Pour s’initier à la respiration indienne…
Par l’hygiène de vie et les purifications (kriyas)
Il ne suffit pas de venir à la séance une fois par semaine pour que sa vie se transforme miraculeusement. Il convient de s’engager personnellement et introduire au quotidien des petits gestes qui porteront leurs fruits.
Au cœur du Hatha Yoga sont les kriyas, piliers de l’épanouissement du corps et du mental. Notre médecine moderne découvre enfin les relations extraordinaires des intestins et des fonctions cérébrales ! La sagesse indienne considère l’hygiène corporelle indissociable à l’élévation de l’âme et ce, depuis des milliers d’années…
Lorsque le corps améliore son état de réceptivité et que le mental est apaisé, alors, l’esprit devient plus clairvoyant.
Un exemple tout simple…
Nettoyer son nez !
Jala Neti est une technique qui consiste à nettoyer les muqueuses du nez à l’aide d’un ustensile, nommé lota, sorte de petite théière dans laquelle on met de l’eau tiède (à température du corps) additionnée de sel. En inclinant la tête d’un côté tout en plaçant le lota sur la narine opposée, l’eau pénètre dans le conduit nasal, le rince, entraînant avec lui les déchets, l’eau sortant par l’autre narine. On procède de la même manière avec la seconde narine. Pendant toute l’opération, on respire par la bouche.
L’intérêt des nettoyages est évident d’un point de vue physique. Ils nettoient l’organisme en profondeur, maintiennent la jeunesse du corps et renforcent les défenses immunitaires. Mais ils sont tout autant efficaces d’un point de vue mental. Ils dynamisent l’état d’esprit et redonnent la joie de vivre, ils libèrent des tensions émotionnelles, équilibrent le sommeil et améliorent la vitalité.
Jala neti nettoie non seulement le nez, mais stimule également l’espace intersourcillier, point de contact du sixième chakra, Ajna Chakra, le troisième œil, ce que l’on nomme d’un point de vue physiologique : la glande pinéale. Cette ablution permet d’augmenter la réceptivité qu’elle soit d’ordre émotionnelle, intellectuelle ou spirituelle.
Lorsque le corps améliore son état de réceptivité et que le mental est apaisé, alors, l’esprit devient plus clairvoyant.