L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », selon le préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, tel qu’adopté par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946 ; signé le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États. 1946 (Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé, n° 2, p. 100) et entré en vigueur le 7 avril 1948. Ainsi il est clairement exprimé que la santé dans sa globalité doit être prise en compte, ce qui inclue les notions de bien-être et de bien-vivre.
« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »
Nous voilà au cœur de la démarche ayurvédique : assurer une santé harmonieuse, en accord avec la nature qui s’exprime jour après jour. Commençons ainsi par redonner le sens du sacré au cœur de la banalité quotidienne. Le quotidien nous enseigne la patience et la persévérance. Le moment où nous sommes seuls, est idéal pour mettre à l’épreuve nos ressources intérieures et révéler le meilleur de nous-même, loin du regard des autres.
Ce que nous accomplissons chaque jour en silence détermine notre santé physique et mentale. Établissons « notre routine de santé » au regard des conseils des anciens ; « Dinacharya » est le terme sanscrit qui désigne ce principe.
Afin de bien démarrer sa journée, il est sage de suivre régulièrement des protocoles, mais l’idée ne se limite pas à suivre aveuglément une liste d’observances serviles sans conscience. Nous vous invitons à lire quelques conseils rassemblés sur notre site afin d’intégrer ceux qui vous conviennent. Mais comme chaque personne est différente et possède un passé qui conditionne l’expression de telle ou telle maladie, il convient de se rapprocher d’un coach qui permettra d’aider dans la réflexion et les choix prioritaires.
Et pour tous, sachez qu’une bonne journée commence à l’heure du coucher !
L’entrée dans la maladie
Sur le Yoga
Que pensiez-vous du yoga avant de commencer à pratique vous-même ? Quel regard posiez-vous sur cet univers et les « adeptes » du yoga ?
Avant de commencer une pratique régulière du yoga, relativement tardivement (à 65 ans), une activité physique quotidienne faisait déjà partie de mon hygiène de vie. Je jouais au squash et au jeu de paume quasi tous les jours ; je courrais et je faisais beaucoup de vélo ; bref je pratiquais des « sports ». Si dans mon esprit le yoga était certes une activité physique, ce n’était pas un « sport », pas assez exigeant, trop « zen », une activité plutôt féminine. Du reste, ma femme m’encourageait depuis des années de faire un essai. Malgré cela le yoga restait, dans ma perception, trop éloigné de mes ambitions « sportives » : compétition et performance. N’ayant jamais mis les pieds dans une salle de yoga, à vrai dire, je ne sais pas sur quelles bases je fondais mes préjugés.
Comment vous êtes-vous orienté dans l’offre qui s’ouvre devant l’aspirant yogi pour faire un choix ? Quels ont été les critères qui vous ont permis de « sélectionner » les cours où vous aviez envie d’aller ?
J’ai accepté l’invitation d’un ami d’aller dans le studio où il pratiquait le yoga. Ce studio était entièrement dédié au hot yoga (que l’on appelait « Bikram » avant l’éclatement du scandale). J’ai immédiatement compris qu’il ne s’agit ni d’un sport ni de l’exercice à proprement parlé. J’ai commencé par pratiquer 2 fois par semaine, mais j’ai rencontré un certain ennui avec les 26 poses deux fois, toujours dans le même ordre, pendant 90 minutes. Heureusement, après 2 mois, le studio a élargi son offre, proposant des cours de Vinyasa et de Yin, puis 6 mois plus tard, des cours de Hatha et d’Ashtanga. Je me suis mis à tout essayer, ignorant que chaque yoga est une langue et une culture différentes. Je continuais à « faire du sport », à chercher la performance, et dans mon ignorance je passais à côté de l’essentiel du yoga. J’avais envie de me dépenser physiquement au lieu d’explorer cette union naturelle – cette stabilité enracinée dans l’unicité – du corps et de l’esprit, et que l’on découvre en harmonisant la respiration et les mouvements de tout le corps. A ce stade de ma pratique, ce que j’ai « gagné » avec la pratique de 4/5 yoga différents était une régularité et un grand désir de mieux comprendre cette « science de yoga ». Le yoga sous ses différentes expressions était devenu pour moi une hygiène de vie. J’étais encore loin d’avoir saisi la vérité du yoga qu’un de mes professeurs a récemment formulé comme suit : « le yoga est plus qu’une information, c’est une transformation ».
Aujourd’hui, fort de votre expérience, votre regard a-t-il changé, évolué ?
J’entame ma 8ème année de pratique régulière du yoga, 4 à 5 fois par semaine au studio. Pour moi la pratique en groupe avec un professeur et d’autres yogis est très importante, à vrai dire essentielle. C’est un moment social, un moment d’échange avec tout le monde, professeurs et yogis. Pour différentes raisons j’ai rejoint récemment mon 3eme studio. Chaque changement de studio, quoi que difficile, m’apporte un plus : l’expérience de différents professeurs avec leur vision du yoga, l’échange avec différents pratiquants et l’exploration de leurs intentions. Depuis mon regard sur le yoga a profondément évolué. J’ai toujours une soif d’apprendre et d’améliorer ma pratique pour en tirer un meilleur bénéfice pour moi-même. Surtout j’ai envie de partager les bienfaits du yoga, en termes de santé physique et mentale, et d’aider autrui à trouver le bien-être qu’il m’apporte, et apporter à chacun, une pratique régulière.
Quelles sont les circonstances qui vous ont conduit vers yoga ?
A l’âge de 61 ans on m’a diagnostiqué un myélome multiple, un cancer des plasmocytes, éléments essentiels de notre système immunitaire. Cette diagnostique a réveillé en moi un très grand intérêt pour l’organisme humain et une volonté de comprendre son fonctionnement. Par ailleurs j’ai voulu mieux comprendre les mécanismes d’action des médicaments. En route j’ai constaté que les pratiques de yoga et méditation contribuent également au maintien d’un bon équilibre mental et émotionnel, ce qui ne pouvait que favoriser ma qualité de vie, voire ma survie.
« Je continuais à « faire du sport », à rechercher la performance, et dans mon ignorance, je passais à côté de l’essentiel du yoga. »
Avez-vous eu des difficultés au cours de votre « initiation » ? Comment les avez-vous surmontées ?
Je suis de nature curieux, friand de nouvelles expériences. Dès mes premiers cours de yoga j’ai compris qu’il y avait là quelque chose qui pouvait me faire du bien. Cette prise de conscience m’a encouragé à expérimenter mais aussi à lire tout ce que je pouvais pour mieux comprendre le yoga et la méditation (pour moi aujourd’hui les 2 vont ensemble). J’ai aussi participé à de nombreux séminaires en ligne, essentiellement aux USA où j’ai trouvé des pistes de réflexion riches et variées. Il faut apprendre à faire le tri de ce qui existe car tout n’est pas bon à prendre…
Avez-vous rencontré des personnes dans cet univers yogi qui vous ont marqué durablement ? et pourquoi ?
J’ai eu de nombreux professeurs différents dans les 3 studios où j’ai pratiqué jusqu’ici (j’ai aussi pratiqué souvent en Californie, mon pays d’origine, et en Asie du sud-est où je voyage régulièrement tous les hivers). Dans chaque studio il y a des professeurs remarquables et cela me fait de la peine de ne plus les voir quand je vais ailleurs. J’essaie de rester en contact, soit à la faveur d’un atelier, soit simplement par un échange de messages. Deux professeurs en particulier m’ont accompagné pendant une hospitalisation longue, me permettant de me rétablir plus rapidement que prévu. Leurs conseils avisés m’ont aidé à surmonter les difficultés d’une hospitalisation longue en chambre stérile. Je ferais de nouveau appel à eux (ou à d’autres) en cas de besoin.
« Faut-il peut-être avoir vécu un
grand choc dans sa vie pour
reconnaître les bienfaits de ces
pratiques ? »
De même, avez-vous été à l’origine de la pratique d’une personne qui a été touchée par votre détermination et votre parcours ? Je parle constamment du yoga et de la méditation avec mes amis. Peut-être ont-ils assez de m’entendre… En tout cas, j’essaie d’apporter des arguments en faveur de ces pratiques. Je dois avouer que, même si l’intérêt est là, ils tardent à initier une pratique personnelle. Faut-il peut-être avoir vécu un grand choc dans sa vie pour reconnaître les bienfaits de ces pratiques ? Même au sein de mes activités associatives avec des malades du myélome, je rencontre beaucoup de résistance. J’ai proposé de piloter le développement d’un programme vidéo pour initier les malades du cancer au yoga et à la méditation. Cette proposition n’a pas trouvé d’écho. Encore à nos jours, et trop souvent, le yoga et la méditation sont associés à des pratiques de sectes. Difficile à comprendre ou expliquer pourquoi. Pourriez-vous aujourd’hui imaginer votre vie sans la pratique du yoga ? Je pratique régulièrement 5 fois par semaine : 4 cours de Hatha ou de Vinyasa, 1 cours de Yin. Je ne pratique pas en dehors des cours, sauf si je fais une longue randonnée à vélo et je ressens le besoin de m’étirer (je pars une ou deux fois par an faire du vélo sur plusieurs semaines, 1000 ou 2000 km). De temps en temps, je fais une courte interruption de yoga pour laisser mon corps se reposer. Aujourd’hui, le yoga fait partie de ma vie ; j’ai du mal à envisager mon quotidien sans pratique. Que représente pour vous le yoga ? Le yoga comme la méditation m’ont permis une prise de conscience : de mon corps, de mon mental, de mon environnement, de mes relations avec autrui. Ainsi j’ai appris à prendre de la distance, à observer, à réfléchir, à vivre l’expérience, à savourer le moment puis, s’il y a lieu, de m’engager par les actes et la parole. Le yoga fait partie de ce lâcher-prise si nécessaire quand la vie devient un tourbillon (ou quand on s’imagine que la vie est un tourbillon). Le yoga est le moment dans la journée où je peux mettre l’accent sur l’essentiel : vivre avec conscience chaque instant ; me défaire des échafaudages intellectuels et émotionnels qui empêchent de reconnaître la réalité ; le moment où on ajuste la perception de soi et des choses pour parvenir à une certaine harmonie et acceptation de ce qui est. Il y a certes d’autres méthodes pour parvenir à cet état de quiétude et bienveillance, mais le pragmatisme du yoga me paraît particulièrement accessible et efficace. Il me fait du bien.
« De temps en temps, je fais une courte
interruption de yoga pour laisser mon corps
se reposer. Aujourd’hui, le yoga fait partie de
ma vie ; j’ai du mal à envisager mon
quotidien sans pratique. »